Nous vous avons souvent parlé des produits au design poétique créés par le designer Bertrand Jayr, mais nous n’avons jamais vraiment pris le temps de vous le présenter.
Ce choix, dans la continuité de celui de mon cursus de 4 ans en Art Appliqué option Design, résulte principalement de l’opportunité d’une carte blanche confiée en 2014 par Joanny Provent, Directeur Artistique & Fondateur de Lyon Béton, et constamment renouvelée depuis.
Ma pratique de Designer Industriel au service d’une marque/entreprise reste l’option optimale selon moi pour concilier créativité, sens pratique et technicité ; l’occasion également de mettre à l’épreuve mon inventivité, de l’idée au prototype, en transformant les contraintes d’un cahier des charges en opportunité d’innovation.
Actuellement engagé dans une nouvelle phase de création pour Lyon Béton avec qui je collabore en tant qu’artiste et designer indépendant.
Lyon-Béton et moi-même envisageons déjà de poursuivre cette collaboration et n’avons pas dit notre dernier mot en matière de design!
Je m’amuse à faire parler les objets.
J’ai toujours distingué et privilégié le « dire » au « faire », aussi ma « manière de faire » serait plutôt une « manière de dire ».
Ainsi, fortement imprégné par l’Art conceptuel, c’est souvent l’intention qui dicte ma démarche.
Je ne sais pas comment travaillent les autres artistes ou designers, comment les idées leur viennent. Pour ma part, l’idée naît, le plus souvent, d’une réflexion anodine notée dans un coin de ma tête et mis ainsi délibérément à l’épreuve de ma mémoire. L’idée fait son chemin et si celle-ci persiste ou subsiste simplement, alors je l’écris. L’écriture artistique proprement dite s’arrête ici. Alors, le processus d’élaboration (expérimentation et réalisation) n’est plus qu’une simple mise en oeuvre, une phase de pure exécution.
Entre Art et Design il n’y a qu’un pas.
Plus généralement, le processus de création reste, selon moi, sensiblement le même d’une spécialité à l’autre.
Bien que la forme suive la fonction, le designer aurait néanmoins tort de s’affranchir aujourd’hui, dès l’élaboration de son produit, de l’entrée incontestable que représente, à elle seule, la dimension purement esthétique de ce dernier.
C’est pourquoi, il se doit, de garder à l’esprit que l’aspect et l’usage sont deux choses différentes mais connexes à la fois malgré tout.
A mon sens et d’un point de vue purement artistique, l’esthétique seule (tout comme la technicité seule) n’est rien, si ce n’est un moyen utile à la réalisation d’une fin, autrement dit mis au service d’une idée.
La pratique de l’improvisation théâtrale, du stone-balancing et des échecs entre autres choses.
Plonger dans l’intimité d’un roman graphique ;
Savourer la dimension tragi-comique d’un Woody Allen ;
Vivre l’expérience d’une installation immersive d’art contemporain ;
S’imprégner de courants comme l’art conceptuel ou l’architecture Brutaliste pour ne citer qu’eux ;
Cultiver ce regard singulier sur le monde ;
Sont autant de moyens de nourrir mon travail également.
L’accompagnement, en foyer d’accueil médicalisé pour personnes en situation de handicap, bien que très challengeant, contribue à enrichir grandement ma connaissance du monde et à en mesurer au quotidien a quel point ce public a énormément de chose à nous apprendre.
Se retrouver régulièrement contraint de devoir renoncer à une idée déjà traitée (parfois mal).
Devoir, entre impatience et enthousiasme, “subir” à chaque nouveauté, la phase, légitimement très longue, d’inertie propre au développement puis de confidentialité qui précede la sortie officielle d’un produit.
Produits de la collaboration
